Le 28 janvier 2014, en toute discrétion l’Observatoire des libertés et du numérique a été créé à l’initiative des associations et syndicats suivants : Cecil (Centre d’Études sur la Citoyenneté, l’Informatisation et les Libertés), Creis-Terminal (Centre de coordination pour la Recherche et l’Enseignement en Informatique et Société), Ligue des droits de l’Homme, Syndicat des avocats de France et Syndicat de la magistrature.

Pourquoi créer un Observatoire des libertés et du numérique ?

Aujourd’hui, il n’aura échappé à personne que nous laissons des informations un peu partout dès que nous faisons quoi que ce soit, à partir des technologies de l’information et de la communication qui sont au coeur de nos vies quotidiennes.

Des structures publiques ou privées sont donc à même de récupérer ces données qui relèvent bien souvent de la vie intime de chaque citoyen : état civil, dossier médical, empreintes biométriques, mais aussi adresses mails, appels téléphoniques, habitudes d’achats en ligne, requêtes faites sur les moteurs de recherche, informations publiées via les réseaux sociaux, données de géolocalisation, etc. Bref, on est vraiment pistés.

Non, ce n’est pas une blague. Il y a quelques années, les citoyens lançaient une pétition contre la création d’un nouveau fichier informatique par les pouvoirs publics ou s’alarmaient de découvrir les pratiques d’écoutes téléphoniques de personnalités. Aujourd’hui, la NSA organise des écoutes généralisées, un opérateur privé se voit confier la mise en oeuvre et l’hébergement d’une « Plateforme nationale d’interception judiciaire » (Pnij), les caméras de vidéosurveillance ont envahi notre environnement, le fichage de citoyens est devenu monnaie courante (Stic, Judex, Fnaeg, Faed, Oscar, Eloi…), et nous ne réagissons plus du fait du caractère insidieux de ces intrusions.

La création de l’Observatoire des libertés et du numérique (OLN) a donc pour but de sensibiliser et alerter l’opinion publique sur les dérives possibles de ces surveillances outrancières.

Les moyens d’action de l’Observatoire des libertés et du numérique

L’Observatoire des libertés et du numérique entend bien utiliser tous les instruments juridiques à sa disposition lui permettant d’assurer la défense des droits et des libertés des citoyens. Pour ce faire, l’OLN prévoit d’encourager les oppositions aux projets de fichages et autres tracking pour les dénoncer médiatiquement, afin qu’un meilleur contrôle soit mis en place sur ces pratiques.

L’Observatoire des libertés et du numérique s’attaquera en priorité à tout ce qui relève de la biométrie, aux fichiers (notamment Faed et Fnaeg), à la vidéosurveillance avec reconnaissance faciale ou via l’utilisation de drones, aux écoutes ainsi qu’à toutes actions qui iraient contre la neutralité du Net, avec pour finalité d’obtenir la réforme de la Directive 95/46/CE du Parlement européen et du Conseil relative à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements de données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données.

N’oublions pas que, sous la pression des citoyens, le Parlement a voté la loi Informatique et Libertés le 6 janvier 1978 : plus de 30 ans après, il s’agit de se repositionner en tant que lanceur d’alerte pour défendre les principes de liberté et de respect de la vie privée, en France et dans le monde.

Restons vigilants !

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